L’édition 2016 du baromètre Chorum de l’absentéisme confirme une augmentation lente mais constante des chiffres de l’absentéisme.
Le taux global d’absence au travail dans l’ESS est ainsi passé en 2012 de 3,9 % à 4,3 % en 2014. Si ce taux est légèrement inférieur à celui de l’ensemble du secteur privé (4,59 % en 2014), il faut relever que cette augmentation touche l’ensemble des salariés, des plus jeunes aux plus âgés, des salariés récemment embauchés aux plus anciens.
Cette progression généralisée, couplée à l’augmentation des arrêts courts (moins de 7 jours) révèle une dégradation de l’état de santé des salariés plus marquée dans l’ESS que dans le secteur privé lucratif. La multiplication des arrêts courts (moins de sept jours) est un autre marqueur de cette dégradation.
En 2014, 40 % des salariés de l’ESS ont été arrêtés pour maladie au moins une fois dans l’année, un taux bien supérieur aux 32,2 % constatés par l’étude Malakoff-Médéric dont l’analyse porte sur l’ensemble du secteur privé.
L’étude 2016 confirme un autre fait marquant : la corrélation entre taille de l’établissement et niveau de l’absentéisme. Plus une structure compte de salariés, plus le taux d’absentéisme est élevé. A l’inverse, les toutes petites associations sont les moins touchées. Cette clef de lecture permet de mieux comprendre les disparités entre certaines branches professionnelles. Le taux d’absentéisme est ainsi très faible dans l’animation (1,8%) ou le sport (0,9%), où on retrouve de petites associations. Il est en revanche beaucoup plus élevé dans les structures relevant des secteurs de l’aide à domicile (6,5%) ou encore de la prise en charge du handicap (4,6%), habituées à disposer de gros établissements.
Les salariés de l’économie sociale et solidaire exercent des métiers dans lesquels ils s’impliquent, émotionnellement comme physiquement, peut-être plus que les autres. Cette implication forte est une source potentielle de risques à tous les niveaux, surtout dans un secteur où la pyramide des âges est vieillissante. Or le coût de l’absentéisme est humain, bien sûr, mais également économique.
Source : Etude Absentéisme dans l’Economie Sociale et Solidaire, édition 2016, Mutuelle Chorum, mars 2016.